Dans les ouvrages ayant de près ou de loin à voir avec la transformation digitale se trouvent ceux qui traitent nécessairement du “lean”, ce principe préfiguré par Kiishiro Toyoda, le fils du fondateur de Toyota. Le principe, lorsqu’il fut énoncé dans les années 40 et 50 était révolutionnaire : il s’opposait à l’idée que les gains de productivité provenaient des économies d’échelles permises par la massification de la production et l’utilisation de technologies sophistiquées. Il préférait un système “lean” au sein duquel toutes les fonctions qui ne sont pas directement productives seraient supprimées, dont les stocks, les files d’attentes, les technologies inutiles, etc.
Ce petit livre explique très précisément ce qu’est le lean : l’importance du travail en équipe, de la communication, de l’utilisation optimale des ressources et de l’amélioration continue, renvoient peut-être à des évidences managériales, mais si elles sont appliquées avec rigueur, n’en produisent pas moins des miracles.
Et si le “lean” fut initialement surtout apprécié au sein des organisations tayloristes et hiérarchisées dans la mesure où il permettait une plus grande collaboration entre strates professionnelles et un accroissement de la productivité sans remettre en cause le principe même de hiérarchie du travail vers le capital, il n’en reste pas moins qu’il a inspiré des modèles aujourd’hui fort différents et très en vogue dans le domaine du numérique. Les “holacraties”, les modèles agiles, le devops, les entreprises plateformes… sont souvent des modèles qui se sont beaucoup inspirés du lean et c’est ce que fait -aussi- l’intérêt de cet ouvrage.
This is lean – Resolving the efficiency paradox -de Niklas Modig et Par Ahlstrom – 172 p – Rheologica Publishing